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LES GROUPE D' HABITATIONS
En 1925, la crise du logement sévissait, aiguë, dans
toute la région parisienne. Le premier souci du conseil municipal élu à cette
date à Montrouge, fut d'engager la lutte contre ce qui était alors un véritable
fléau. Il vota la création d'un "Office public d'habitations à bon marché" et le
dota d'un premier crédit de cent mille francs et d'un terrain. La reconnaissance
du nouvel office municipal par le conseil d'état fut poursuivie d'arrache-pied
et le 10 juillet 1926, l'office était légalement constitué.
Les plans d'un premier groupe d'immeubles comprenant 142 logements à bon marché
furent établis et approuvés ; les travaux furent aussitôt mis eu adjudication.
Les prix obtenus et les disponibilités de l'office permirent de porter le nombre
des logements à 170. Le 8 juillet 1928, le nouveau groupe Jean-Jaurès était
inauguré, c'est le groupe qui s'élève sur le rond-point Jean-Jaurès, les rues
Camille-Pelletan et de Fontenay, l'avenue Verdier. Ce groupe est composé de
corps de bâtiments peu élevés. largement séparés par des cours-jardins. Les
logements se composent de 1, 2, 3 ou 1 pièces principales, avec une grande
cuisine-salle-à-manger. Les 170 logements du groupe .Jean-Jaurès furent occupés
dès l'immeuble fini. Les nombreuses demandes qui restaient à satisfaire
incitaient la municipalité à poursuivre son effort.
Or, une société, "La Solidarité républicaine" avait un projet de construction
qu'elle ne pouvait réussir à exécuter seule. Elle offrit à l'office municipal de
reprendre l'affaire à son compte. Le conseil municipal saisit l'occasion et, en
1929-1930, le second groupe d'H. B. M. s'élevait entre l'avenue Léon-Gambetta et
la rue du Marché, avec entrée sur la rue de la Solidarité, percée. à cette
occasion. Le groupe de. la Solidarité, bien éclairé et aéré grâce à la forme du
terrain qui permit d'élever un long corps de bâtiment à double façade, comprend
222 logements à bon marché de 1, 2 ou 3 pièces principales, semblables à ceux du
groupe Jean-Jaurès.
La municipalité de Montrouge, ayant ainsi construit 900 logements à bon marché.,
pensa qu'elle devait aider aussi les classes moyennes, non moins atteintes par
la crise du logement. Elle décida de construire à cet effet un
groupe
d'habitations à loyer modéré. Les vastes terrains du Haut-Mesnil, sur lesquels
naissait un nouveau quartier, étaient tout indiqués pour servir d'emplacement au
nouveau groupe d'immeubles qui s'éleva en 1930-1931, sur l'avenue Jean-Jaurès et
la rue Jules-Guesde, en face du jardin public du Haut-Mesnil, créé en même
temps. Depuis lors, le groupe scolaire dit Haut-Mesnil a été construit, séparé
des immeubles à loyer modéré par un petit square. Bientôt, peut-être, une école
primaire supérieure sera édifiée avenue Jean-Jaurés, en face du jardin public.
Cet ensemble constitue le centre de ce beau quartier neuf.
Le groupe d'habitations à loyer modéré du Haut-Mesnil comprend sept corps de
bâtiments de cinq étages, isolés les uns des autres par des cours-jardins.
Les appartements, au nombre de 155 se composent de 2, 3 ou 4 pièces principales,
orientées au sud, à l'est ou à l'ouest, avec cuisine, salle de. bains et WC,
orientés au nord. Le loyer annuel est de 3.200 francs à 5.100 francs. Chaque
appartement dispose d'une installation de chauffage central ; il est desservi
par un 'ascenseur. Sur l'avenue Jean-Jaurès, 8 magasins occupent le
rez-de-chaussée.Les cours-,jardins sont vastes, plantées d'arbres, ornées de
pelouses et de pergolas qui y mettent une note gaie et permettent aux enfants de
,jouer, à l'abri des dangers de la rue. 20 garages pour automobiles et 1 garages
pour voitures d'enfants sont à la disposition des locataires.
Après avoir créé 400 logements à bon marché et 155 appartements à loyer modéré,
la municipalité décida de profiter du percement de la rue Sylvine-Candas pour y
édifier un groupe d'habitations à bon marché, type amélioré. Les travaux
commencèrent en 1931, actuellement, 81 logements à 2, 3 ou 4 pièces principales
sont occupés ; le loyer varie de 2.700 à 3.600 francs par an. Bientôt, un
nouveau corps de bâtiment permettra de créer encore 22 logements de 1 ou 2
pièces principales. Chaque logement comprend en outre, une cuisine et une salle
de douches-lavoir, très judicieusement installée.
Pour tous les divers groupes construits, nous tenons à remarquer, et à prouver
par des chiffres, combien les espaces libres ont été largement assurés, afin de
permettre à l'air et à la lumière d'y circuler librement.
Groupes | Surface totale | Surface bâtie | Espaces libres |
Jean-Jaurès (H.B.M.) | 5156 m² | 2546 m² | 2660 m² |
Solidarité (H.B.M.) | 7373 m² | 2597 m² | 4776 m² |
Haut-Mesnil (H.L.M.) | 7374 m² | 2830 m² | 4544 m² |
Sylvine-Candas (H.B.M.A.) | 2780 m² | 0900 m² | 1880 m² |
Le conseil municipal a d'autre part accordé la garantie communale à la société
"Les :Maisons Saines" qui a édifié, route stratégique, un groupe d'immeubles
comportant 160 appartements, du type H. B. M., et 102 appartements du type H. B.
M. amélioré, 1,
2, 3,
4,
D'ici peu, enfin, l'office municipal d'habitations à bon marché de Montrouge
fera élever un nouveau groupe d'habitations à bon marché, type amélioré, qui
comprendra 140 appartements de 1, 2 ou 3 pièces principales, avec salle de
bains. Ce groupe, dont les plans ont, été approuvés, sera construit dans le
nouveau quartier du Haut-Mesnil, en façade sur le jardin public.
Mais si l'habitation collective prévaut à Montrouge où le terrain est cher, il
est encore possible de construire dans la région des habitations individuelles.
Aussi, M. Cresp a-t-il mis sur pied le "Crédit Immobilier de la banlieue sud"
qui a déjà aidé de nombreux travailleurs à se construire un pavillon, en leur
accordant des prêts, dans les conditions fixées par la loi Loucheur.
L'oeuvre municipale réalisée à Montrouge depuis 1925 pour lutter contre la crise
du logement se caractérise donc par la rapidité des résultats obtenus et surtout
par la diversité des solutions adoptées, permettant ainsi de satisfaire le plus
grand nombre des demandes.