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LES ECOLES ET LE PATRONAGE MUNICIPAL
L' école des garçons du centre, située sur l'emplacement
actuellement occupé par le centre administratif, était depuis longtemps
condamnée à disparaître quand le conseil municipal envisagea en 1920 sa
reconstruction sur place. Ce projet fut écarté par l'administration
préfectorale. En 1922, le Conseil vota le principe de la reconstruction sur une
partie du terrain situé rue de Bagneux. Les crédits ne furent pas votés. Ce
n'est que le 14 octobre 1925, que le conseil récemment élu émit un vote
favorable à la construction d'une école. neuve de garçons, sur la totalité du
terrain de la rue de Bagneux. Après concours, le projet des architectes J. A. Tisseyre et M. L. Génin fut adopté. le ler juin 1926 et les travaux furent
commencés en 1928. La nouvelle école de garçons, qui remplaçait l'école du
centre désormais désaffectée, fut ouverte aux élèves le 25 octobre 1929, et le
26 juillet 1931 M. Th. Leconte, directeur de l'Enseignement primaire de la
Seine, pouvait déclarer, dans son discours, lors de la commémoration du
cinquantenaire de l'école laïque "l'école de la rue de Bagneux est l'une des
plus belles de France".
Cette école comprend douze classes ordinaires, deux classes spéciales, deux
ateliers, un réfectoire, des douches, un préau très vaste,
une cour spacieuse,
un terrain de sports, un amphithéâtre pouvant servir à des projections
cinématographiques. Tous ces locaux sont inondés de lumière, de couleurs gaies,
bien chauffés l'hiver. L'école de la rue de Bagneux était la première école
construite dans la région avec tous les aménagements annexes qui caractérisent
les écoles modernes ; aussi a-t-elle été choisie pour être le centre de
l'inspection primaire. A l'enseignement primaire proprement dit, on a pu
adjoindre des cours complémentaires, une classe de perfectionnement, des cours
de travail manuel (travail du fer et travail du bois), des cours spéciaux.
L'hygiène des écoliers n'a pas été oubliée. Aucune des écoles précédemment
construites à Montrouge ne possédait d'établissement de douches. Mais il ne
suffit pas de prévoir une salle de douches; il faut qu'elle soit installée, de
façon qu'en hiver comme en été elle puisse être facilement utilisée par la
totalité des élèves. Nous connaissons plus d'une école moderne où les douches
ont été aménagées de telle façon qu'en été seulement on peut y faire passer les
enfants. Dans l'école de la rue de Bagneux au contraire, la salle de douches est
vaste, confortable, bien chauffée, aussi est-elle utilisée toute l'année par
tous les élèves.
Mais l'extension de la ville de Montrouge vers le nouveau quartier du
Haut-Mesnil et la menace d'encombrement des deux groupes scolaires du centre et
du parc obligèrent la municipalité à étudier la création d'un troisième groupe
scolaire. MM. Tisseyre et Génin, qui avaient remarquablement réussi la
construction de l'école des garçons de la rue de Bagneux, furent chargés en 1931
de dresser les plans du futur groupe du Haut-Mesnil. L'emplacement choisi fut un
terrain quadrilatère de 116 mètres sur ses quatre. côtés, soit de 13456 mètres
carrés de superficie, situé en face du groupe d'habitations à loyer modéré du
Haut-Mesnil, entre la rue ArthurAuger, la rue JulesGuesde et l'avenue de la
Marne.
L'étendue de ce terrain permettait l'établissement d'un plan très aéré, sans
aucune construction élevée. Le projet de MM. Tisseyre et Génin fut adopté, et
mis à exécution en 1931. Les trois écoles dit groupe du Haut-Mesnil ouvrirent
leurs classes en octobre 1933. Depuis lors de nombreux visiteurs sont venus et
tous en sont partis émerveillés. Pourtant ces bâtiments ne présentent aucun luxe
apparent ; ce qui force l'admiration, c'est la recherche de la meilleure
solution pour chacun des divers problèmes pratiques qui se sont posés, c'est
l'exacte adaptation de chaque installation à l'emploi qu'elle doit remplir.
Devant l'entrée des écoles un square permet aux mères d'attendre leurs enfants.
Les vestibules d'entrée et tous les couloirs intérieurs sont vastes, largement
vitrés, pavés de grés cérame. Dans les couloirs les porte-manteaux ont été
disposés par travées perpendiculaires, séparées par des radiateurs, de sorte que
les vêtements mouillés se sèchent pendant les heures de classe. Les classes ont
leur sol revêtu de terrazolith, pour atténuer la sonorité. Le mobilier scolaire
est en tube d'acier avec table et banc à bascule de chêne apparent.
Les préaux
sont spacieux et leur sol est de mosaïque blanche et rouge. Les salles de
propreté offrent des lavabos nombreux et pratiques.
L'école de garçons et l'école de filles sont disposées de façon symétrique sur
trois côtés du terrain. Elles comprennent chacune huit classes ordinaires.
L'école de filles possède en plus un amphithéâtre avec installation
cinématographique, une salle de dessin et une série de salles spécialement
installées pour l'enseignement ménager, buanderie avec lessiveuses, bacs pour
lavage et rinçage du linge, tables à repassage avec fers électriques et fers au
gaz, cuisine avec cuisinières au charbon, au gaz et électriques, salle de coupe
et de couture avec machines à coudre à pédale et à moteur.
L'école de garçons comprend, outre ses huit classes ordinaires, un laboratoire,
une salle de dessin à vue, une salle de dessin à la planche.
Dans le pavillon central de façade se trouve au premier étage le service
médical, au second étage les appartements des directeur et directrice. Le
service médical se compose d'un cabinet d'examen, situé dans l'axe du bâtiment
et auquel on accède, à droite de l'école des garçons, à gauche de l'école des
filles, par deux salles d'attente et de déshabillage avec vestiaires. Trop rares
sont les écoles où l'inspection médicale dispose de locaux suffisants (souvent
il n'existe même pas de local réservé). Ici un service bien installé et outillé
facilite le travail du médecin inspecteur et de son assistante scolaire.
Dans les sous-sols deux installations de douches, identiques, sont aménagées,
l'une pour l'école de filles, l'autre pour l'école de garçons. Les salles sont
bien éclairées par des cours anglaises. Chacune comprend vingt cabines avec
déshabilloirs.
Dans l'espace. libre compris entre les deux écoles s'étend la cour divisée en
deux par un double passage couvert, faisant communiquer les écoles avec les WC
et avec les réfectoires; le sol des cours est revêtu d'un matelas bitumineux à
froid, suffisamment élastique pour amortir le bruit et surtout les chutes. Le
bâtiment des réfectoires comprend une cuisine centrale avec appareils
électriques et au gaz, desservant deux réfectoires symétriques. Chaque
réfectoire peut recevoir 150 enfants ; il est précédé d'une antichambre avec
lavabos et casiers métalliques pour les paniers des enfants. Le fond du terrain,
en bordure de l'avenue de la Marne., et légèrement en contrebas, est occupé par
l'école maternelle et par le terrain de sports.
L'école maternelle a son entrée indépendante sur la rue Jules-Guesde. Du
vestibule on entre directement dans la salle de jeux qui est ici le centre de la
vie scolaire. Cette salle au mobilier charmant (les chevaux à bascule, les
quilles, les cubes de construction géants y constituent le matériel pédagogique
essentiel) n'est séparée que par une paroi vitrée du jardin. Sous la pergola où
grimpent les rosiers, la glycine et le chèvrefeuille, un ruisseau court ; il
contourne une île, des ponts l'enjambent, des poissons rouges y nagent : autant,
autant d'enseignements faciles pour les très jeunes élèves qui jouent tout
autour sur le sable fin.
Sur la salle de jeux s'ouvrent les salles de propreté avec lavabos à eau chaude.
Les trois classes, de trois couleurs différentes, sont meublées d'élégantes
petites tables individuelles. Au fond, la salle de repos est disposée en rotonde
pour bénéficier du maximum d'air et de soleil ; les enfants y sont couchés pour
la sieste sur des lits de repos.
Pour éviter tout contact avec les élèves des grandes écoles, l'Ecole Maternelle
dispose de locaux spéciaux pour l'examen médical des enfants et pour la cantine.
La cuisine, qui se fait entièrement à l'électricité, est soigneusement adaptée
au jeune âge des convives qui mangent joyeusement dans leur salle à manger
claire, assis autour de tables basses.
Le terrain de sports fait suite au jardin de l'école maternelle. Le sol est
sablé on y voit une pergola avec bancs, un abri couvert pour loger les appareils
de gymnastique et un portique à agrès.
Rien ne serait plus injuste que de limiter l'oeuvre scolaire réalisée ces
dernières années à Montrouge, à la construction de beaux bâtiments. La
municipalité s'est efforcée de développer l'enseignement et les oeuvres
para-scolaires par tous les moyens dont elle disposait. Les cours de demi-temps,
les cours spéciaux, les cours d'adultes ont été multipliés. Des cours de méthode
Braille ont été créés pour les aveugles. Des classes de perfectionnement pour
enfants arriérés ont été ouvertes. Des garderies d'enfants ont été instituées
dans les écoles maternelles en dehors des heures de classe. Un office
d'orientation professionnelle a été créé à Montrouge. Des bourses ont été
accordées plus nombreuses pour les enfants qui poursuivent leurs études.
Prochainement une école primaire supérieure permettra aux meilleurs élèves des
écoles de Montrouge et de la région de poursuivre leurs études à Montrouge même
elle s'élèvera dans le quartier neuf du Haut-Mesnil, sur l'avenue Jean-Jaurès,
en face du jardin public. La santé des écoliers a toujours retenu l'attention de
la municipalité. Une assistante médicale scolaire a été affectée à chaque groupe
scolaire. Au dispensaire municipal des consultations ont été créées pour les
enfants des écoles ; elles seront bientôt complétées par d'autres, et pourront,
dans certaines conditions, être ouvertes aux écoliers des communes voisines.
L'école de plein air de la Sistière contribue pour une large part à la lutte
contre la maladie et la misère. La caisse des écoles, plus largement
subventionnée, a mieux rempli sa tâche. Des vêtements ont pu être distribués en
plus grand nombre aux enfants d'indigents. Les cantines scolaires ont vu leur
clientèle s'accroître rapidement. Les colonies de vacances envoient chaque année
plus d'enfants vers la mer, la montagne ou la campagne. Le patronage municipal
enfin a été complètement réorganisé.
Le patronage laïque municipal de Montrouge, dans sa forme actuelle, date du 24
octobre 1925. Il continuait, en le modifiant, le patronage des écoles communales
fondé en 1898 et réorganisé en 1912.
Le but essentiel du patronage municipal est de garder les enfants, à l'écart de
tous les dangers de la rue, aux heures où l'école est fermée et où leurs
parents, retenus par leur travail, ne peuvent pas s'occuper d'eux. Tout doit
être mis en oeuvre pour profiter de ces heures de présence au patronage pour
développer les enfants aux divers points de vue et pour les récréer. Longtemps
les locaux insuffisants affectés au patronage municipal ont limité son activité.
En 1932-1933, le stade municipal, situé rue de Fontenay, a été complètement
reconstruit sur les plans de M. Marcilloux, architecte de la ville. Le bâtiment
en bordure de la rue comprend deux parties séparées par la voûte d'entrée. A
droite, se trouve la vaste salle d'éducation physique aux fermes métalliques
élégantes, dotée de tout l'appareillage nécessaire à la gymnastique.
Cette salle, grâce à sa scène de théâtre et à son installation de cinéma, peut
être facilement changée en salle de spectacle.
A gauche de la voûte d'entrée, l'autre corps de bâtiment comprend le logement
des gardiens, le bureau de la direction, l'infirmerie, les vestiaires, une
installation de douches pour les garçons, une autre pour les filles, et un local
pour la troupe d'éclaireurs. Tous les locaux sont chauffés l'hiver par une
installation de chauffage central.
Au delà des bâtiments s'étend le vaste terrain de jeux et d'entraînement
physique; une piste en cendrée court autour d'un terre-plein allongé recouvert
en partie de gazon, en partie de sable fin. deux portiques avec leurs agrés,
deux vindas, deux bascules, une poutre horizontale,
des barres fixes, un
basket-ball sont répartis sur le terrain qui peut être fortement éclairé la
nuit.
Grâce à cette installation moderne les dévoués administrateurs et directeurs du
patronage peuvent assurer les multiples services qu'ils ont créés pour les
enfants et les jeunes gens de Montrouge qui fréquentent le stade, leçons
d'éducation physique, jeux d'ensemble, gymnastique, danse rythmique, chant,
musique, troupe d'éclaireurs, cinéma éducateur, conférences, garderies pendant
les vacances scolaires. L'hiver, des séances récréatives et instructives sont
organisées chaque mois dans la Salle des fêtes du centre administratif, qui se
remplit ces soirs-là d'une foule d'enfants et de grandes personnes, les plus
beau films capables d'intéresser les enfants alternent avec de courtes causeries
et des morceaux de musique. Et, la belle saison venue, des excursions entraînent
enfants et grandes personne vers quelque beau site des environs.