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La résistance à Montrouge pendant la seconde guerre mondiale

 

Monsieur  FOUCARD Camille Georges est né le 10/11/1911 à Genainville (Insee 95270) et exécuté le 21/08/1944 à Montrouge, sa plaque commémorative se trouve 70 av. Aristide Briand (Nationale 20), à droite de la station d'essence. Vous trouverez ici le lieu de son éxécution et sa plaque comémorative.

Je rapporte dans le paragraphe ci-dessous les informations de Jean-Louis Ponnavoy, merci à lui.

Camille Foucart était le fils de Auguste Désiré Arthur et de Berthe Léontine Cléret. Il était marié avec Élise Marie Jeanne Blache et domicilié 14 rue Louis-Lejeune, à Montrouge. Il était employé à la SNCF et entra dans la Résistance aux FFI pour participer aux combats de la Libération. Il fut tué en mission le 21 août 1944 à 22 heures 70 avenue Aristide-Briand, à Montrouge (Hauts-de-Seine). Selon le Musée de la Résistance, il aurait été fusillé. Selon le MGW et l’état civil parisien, il décéda 96 rue Didot, à Paris (XIVe) à l’hôpital Broussais où il fut transporté sans doute mortellement blessé ou peut-être déjà mort.
Il est inhumé dans le carré de corps restitués du cimetière communal, à Montrouge (Hauts-de-Seine).
Il obtint la mention « Mort pour la France » apposée sur son acte de décès en mars 1945.
Son nom figure sur la stèle commémorative érigée à sa mémoire sur le lieu de son décès, sur la plaque commémorative de la mairie, à Montrouge (Hauts-de-Seine), sur la plaque commémorative en gare et la stèle commémoratives de la SNCF à l’EMT, à Achères (Yvelines) et sur la plaque commémorative des agents de la SNCF en gare de Paris-Saint-Lazare, à Paris (VIIIe)


Libération de Paris.                          De Montrouge vint l’ordre d’insurrection

La ville a abrité le PC du colonel Rol-Tanguy d’où fut lancé l’ordre général d’insurrection. Ouvriers et cheminots ont pris une part active à sa libération.
" Cet immeuble a abrité du 14 au 19 août 1944 le PC du colonel Rol. De là ont été donnés les ordres de combat de l’insurrection parisienne libératrice et l’ordre général du 19 août. "" La mission des FFI est d’ouvrir la route de Paris aux armées alliées victorieuses et les y accueillir." Colonel Rol-Tanguy 1908-2002. " Cette plaque, apposée sur la façade du 103, avenue Verdier à Montrouge, dans l’actuel département des Hauts-de-Seine, illustre à sa manière l’intense activité déployée par la Résistance dans cette ville ouvrière de l’immédiate périphérie de Paris, tant pendant l’Occupation que lors de l’insurrection parisienne.


Montrouge occupe une place importante dans le dispositif militaire allemand. De 1940 à la Libération, la ville abrite une Kommandantur, tandis que le dépôt SNCF qui s’y trouve revêt une importance stratégique cruciale pour l’occupant en matière d’approvisionnement et de déplacement de ses troupes. Autre trait caractéristique de Montrouge, la ville compte un grand nombre de FFI. Dans l’ouvrage Libération de Paris, les 100 documents, qu’il a cosigné avec l’historien Roger Bourderon, Henri Rol-Tanguy estime à 240 le nombre de Montrougiens engagés au sein du 2e bataillon FFI. Un détachement qui compte un effectif total de 983 combattants issus de sept villes de banlieues.


À la veille de la Libération, la Résistance est particulièrement active à Montrouge. L’année 1943 a été marquée par un nombre important d’attaques contre des soldats allemands et contre la collaboration, dont plusieurs menées par le groupe Manouchian. Dans la ville, la résistance s’est visiblement développée autour de deux foyers principaux. Le dépôt SNCF et l’usine de fabrication de compteurs Schlumberger, où cheminots et ouvriers ont multiplié les actions depuis les premiers jours de l’Occupation.


Au premier semestre 1944, dans la perspective du Débarquement allié, les opérations de résistance s’intensifient sur tout le territoire national. Pour la seule SNCF, cette dernière comptabilise, dans un document interne, 2 731 déraillements et sabotages effectués par la résistance contre 2 009 pour l’ensemble de l’année 1943. Le dépôt de Montrouge n’échappe pas à la règle. En juin 1944, vingt-deux locomotives sont mises hors d’usage par une compagnie FFI de Paris. Le 10 août, aux environs de neuf heures du matin, Georges Prunault, adjoint de Robert Herniot, responsable des comités populaires clandestins parmi les cheminots, prend la parole, protégé par un groupe de FTP : " Plus un train pour les nazis. " En quelques minutes, le résistant donne le signal de la grève générale avec occupation des locaux. Mais le dépôt reste sous la garde de soldats allemands. Aussi, le 13 août, une centaine de combattants commandée par le colonel Fabien l’attaque victorieusement. Les affrontements ont été particulièrement violents. Fabien lui-même est blessé à la jambe tandis que le FTP Maurice Delsupexhe est tué.
Autre lieu d’intense activité de la Résistance, les compteurs Schlumberger. Malgré l’arrestation de nombreux syndicalistes et militants communistes, l’agitation s’y développe dès 1940. Au printemps 1941, sous l’impulsion de militants clandestins, l’usine s’organise. Le " syndicat officiel " est investi. À l’automne, une grève de quarante-huit heures rend hommage aux vingt-sept fusillés de Chateaubriant. En 1942, l’occupant, confronté à un grand nombre de refus de STO, est obligé de multiplier " les descentes " dans l’usine.


Le 14 juillet 1944 à six heures du matin, la quasi-totalité des équipes de nuit des " compteurs " se met en grève et manifeste dans l’usine. Le soir même, six cents ouvriers des équipes de jours défilent, drapeau tricolore en tête, jusqu’au monument aux morts. Trois jours après, en représailles de l’exécution d’un officier allemand, trois jeunes sont fusillés à quelques pas des ateliers. Le soir même, une importante manifestation leur rend hommage. Le 9 août, les " compteurs " arrêtent à nouveau le travail pour " couvrir " la grève générale des cheminots. Les Allemands pénètrent dans l’usine et prennent en otages sept ouvriers. Le 20 août, aux côtés de la population, les compteurs investissent la mairie, siège de la Kommandantur. Des coups de feu sont tirés contre trois camions de soldats allemands qui préfèrent se replier. La journée sera malgré tout endeuillée. À l’issue de la prise de la mairie, l’ouvrier Jean Monneron et Eugène Vaudois sont interceptés par une patrouille allemande et immédiatement fusillés.


Le 25 août, aux environs de neuf heures du matin, des éléments de la 2e DB du général Leclerc traversent la ville et rentrent dans Paris par la porte de Châtillon. Montrouge est libérée.
Pierre-Henri Lab
 

Page prélevée sur le journal "l'Humanité" et article paru dans l'édition du 19 août 2004.

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